Acryliques sur toile
Petites peintures sur toile 14X18cm et 16X22cm
Peintures sur papier. Encadrées sous verre 22X22cm
Peintures sur papier. Encadrées sous verre 20X20cm
Diane de Cicco. Née à Paris en 1952, de père américain et de mère française, je m’oriente vers une carrière scientifique en choisissant d’étudier la biochimie puis l’immunologie à l’Université de Londres. Mais je me sens souvent étrangère au milieu scientifique. Après le doctorat, je pars travailler à Baltimore aux Etats-Unis. Le malaise me poursuit, de plus en plus envahissant. C’est à Baltimore que l’orage éclate enfin, le doute devient certitude, j’ai besoin de créer… Adieux les sciences. Je travaille comme serveuse dans un restaurant. Je me nourris de tout : musique et danse, photographie et dessin à l’Ecole des Beaux Arts de Baltimore et au Centre International de Photographie à New York. C’est un bonheur. C’est difficile aussi. Tout est à reconstruire. Il y a des moments de grand découragement, d’hésitation vertigineuse. Pourtant, je sens de tout mon être que les grandes vérités ne se mesurent pas, ne se soumettent pas à des lois scientifiques. Je suis à la recherche d’une vérité poétique qui se situe dans l’impondérable, l’indicible.
Je pars en Ethiopie, puis au Mexique. Ces pays m’émerveillent et seront source d’inspiration… Je reviens vivre à New York. Je fais du théâtre chez Stella Adler, la grande dame du théâtre américain. C’est une expérience extraordinaire. Puis, je rentre en France, à la recherche de racines que je ne trouverai pas vraiment. Je suis d’ici et de là-bas, de nulle part et d’ailleurs. Cela déstabilise et c’est bien comme ça. Prendre un autre chemin pour casser ses habitudes, c’est revivre… Je m’inscris aux Ateliers de la Ville de Paris, rue de la Glacière. J’ai franchi le cap. Dès les premiers jours à Glacière, l’idée de poursuivre un autre but que la peinture me semble contre nature…
Pour moi, la peinture est une sorte de «brain-storming» où les choses finissent par se révéler d’elles-mêmes. Il s’agit de faire proliférer le sens, de le laisser germer et s’épanouir jusqu’à ce que l’évidence s’impose. Ce qui m’intéresse, c’est dévoiler un sens irraisonné qui naît de mon vécu, de ma volonté, de mes doutes, de mon involonté. Puis il y a une mémoire, une émotion, qui émanent petit à petit du creuset d’inspiration qui est pour moi d’origine plastique et musicale… Je m’inspire d’un accord de couleurs glané au coin d’une rue, d’un mur chargé d’histoire, de l’émotion profonde qui me vient en écoutant un quatuor… C’est un tremplin pour sauter dans l’inconnu.
Un jour, j’ai eu envie de «charger» le haut du tableau, de suspendre des masses au-dessus du vide de la toile au-dessous. C’était un besoin pressant, une intuition. Ce n’est que plus tard que j’ai compris que je peignais sans doute l’infinie fragilité de l’être, la vie en suspens… des racines voyageant à travers le temps… des racines accrochées par hasard à une parcelle d’univers et finalement, la grande illusion mise à nu : l’absence de toute racine. Parfois, un « arbre » naît sur la toile. Ce n’est pas volontairement un arbre mais il est là parce que ma pensée est structurée, en quelque sorte habitée par les arbres. J’en reviens toujours d’une manière ou d’une autre à la nature. J’éprouve une soif, une nostalgie de cet univers qui est de moins en moins présent dans la vie moderne et qui m’est nécessaire. C’est à la fois une fuite en avant et le seul remède contre la laideur, la violence et la mort. Je peins les paysages qui m’habitent et que personne ne peut altérer. J’ai commencé un jour à travailler avec des panneaux, en diptyque, en triptyque, etc. Au départ, ce n’était qu’une influence venue de l’histoire de la peinture. Mais ils sont devenus pour moi des portes, des facettes, des possibilités… En faisant bouger les panneaux les uns par rapport aux autres quand je travaille, je dérange mes a priori. Ce que j’aime dans la peinture abstraite, comme dans la musique, c’est que ni l’une ni l’autre n’a besoin de raconter, de représenter ou de prendre refuge dans la raison. Et pourtant tout est dit. J’aime le mystère de la peinture et la pudeur du mystère. Ce qui est merveilleux, c’est que de rien, un peu de pâte, naît un univers, une part de soi qui fera peut-être vibrer l’autre…
C’est une forme de résistance au monde matériel.
Ecole supérieure d’art et design Le Havre-Rouen, 2017
Ateliers de la ville de Paris (Glacière), 1996-1999
Paris American Academy, 1991
International Center for Photography, New York, 1984
Maryland Institute of Art, Baltimore, 1984-1986