Anne-Christine Tcheuffa Marcou est née en 1969
Elle vit et travaille à Paris
Que ce soit dans mon travail en gravure comme en peinture, je suis «soumise» à la loi des séries, difficile de lutter…
Bien évidemment elle n’est pas prise ici dans le sens negatif que l’adage populaire veut bien lui conférer d’habituellement.
Mon travail s’est organise au fil des années autour de la série comme principe de travail.
Faut-il croire que cela me rassure ? Cela reste mystérieux pour moi.
L’utilisation de cette méthode de travail a du sens pour le développement de mon travail.
On peut aisément parler de tactique d’approche du sujet.
La série implique de fouiller, creuser, mettre à plat le sujet, de le pousser dans ses retranchements.
L’user au maximum pour en tirer un matériau sensible; le modeler pour devenir un sujet qui évoluera et prendra petit à petit son sens, sa forme véritable.
La série peut présupposer l’ennui…
Bien au contraire, elle donne un cadre qui permettra l’entrée en matière et une certaine rigueur. Ce qui est en effet intéressant dans ce type de parti pris, c’est d’accepter que la liberté arrive quand on assume pleinement ces contraintes.
L‘ exercice est en lui même de transcender et dépasser le sujet, oublier et s’abstraire aussi vite du format.
Rien ne vient plus troubler l’appréhension du sujet pour rester purement et simplement dans l’acte de peindre et graver.
La série apporte une scansion nécessaire à mon travail.
Chaque peinture ou gravure fait écho aux autres et devient un maillon indispensable dans la construction d’une série.
Cette gravure ou peinture devient alors partie prenante de l’ensemble, lui donne sa cohérence.
Le rythme dans mon travail est «impose» par la série que j’imagine (j’ai parle de loi des séries) par le choix du format, du nombre, de la technique utilisée et du papier.
La série prend alors tout son sens.
Difficile de travailler «hors cadre»…
La sérialité n’est pas oppressante mais apporte une sérénité rassurante.